C’est en diggant sans but (pléonasme ?) sur Spotify que je suis tombé par hasard sur l’album Voyage de Brian Benett. J’ai alors découvert un univers qui ma été familier dès les premières notes tant il est proche de ceux qui sont développés par Vangelis ou par Air sur leurs albums respectifs. Cet album est sorti en 2010 et il était tout à fait dans l’air du temps à cette époque où le revival 70s était encore vivace en Europe. Mais à la différence des musiciens comme Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin qui n’appartiennent pas à une génération active à cette époque, Brian Benett est musicalement actif depuis les années 50, nous pouvons donc dire qu’il a fait partie des architectes sonores des années 60/70, notamment en participant à l’aventure des Shadows. Pour les connaisseurs, l’empreinte sonore et les compositions de ce groupe British resteront fondamentales pour le rock et la pop mondiale.
KPM 1000 Series : 1000 albums à son actif !
Satisfait de cette première découverte, j’ai poursuivi mes recherches et je suis tombée sur une série d’albums verts (la pochette !!!) dans laquelle il a produit de multiples opus en marge de ses activités plus médiatiques. Car en effet, Brian Benett et un grand nombre de compositeurs et musiciens anglais, collaborent depuis les années 1830 avec un label nommé KPM Musichouse (les initiales de Keith-Prowse-Maurice) renommé KPM en 2011 par EMI qui l’avait racheté en 1997. L’activité de ce label anglais est quelque peu spécifique dans la mesure où il ne produit que de la musique d’habillage à l’image. Il s’agit d’une librairie musicale où les réalisateurs de cinéma ou de télévision peuvent venir acheter de la musique pour habiller leurs productions en fonction de leurs besoins.
Mais ce n’est pas parce que cette musique a une fonction utilitaire qu’elle est dénuée de qualités. Je peux vous confirmer, après l’écoute d’un certain nombre des albums de la série, qu’il s’agit de compositions, d’interprétations et d’enregistrements d’excellente qualité. Ils n’ont pas le cliquant des productions grand public et sont souvent sans paroles car la musique d’habillage est majoritairement instrumentale. Ce qui se comprend aisément si on considère sa fonction d’intégration aux images.
Des musiques pour travailler, se concentrer et se reposer
À la différence des titres tonitruants que la musique commerciale peut nous proposer à l’époque moderne, ces titres ont une valeur historique intéressante car ils sont fortement typés et bien ancrés dans leurs époques respectives de production. Mais de surcroît, il s’agit de musiques reposantes, de longues plages musicales que l’on pourrait qualifier de musique d’ascenseur, sans que cela ne soit aucunement péjoratif. Bref, si vous ne l’aviez pas encore compris, cette collection mérite réellement votre attention tant l’écoute est réjouissante. Vous devriez tout à fait trouver chaussure à votre pied ou disque à votre oreille car cette librairie compte aujourd’hui pas moins de 1000 albums publiés, dans des genres extrêmement variés !
Mais toutes ces considérations n’ont un intérêt que si vous pouvez avoir accès à cette librairie musicale et c’est aujourd’hui le cas car l’intégralité des albums a été publiée sur les grandes plateformes de streaming que nous utilisons communément. Que vous utilisiez Spotify, Apple Music, Youtube Play ou Deezer, vous pourrez retrouver l’intégralité des 1000 albums dans leur catalogue.
Et pour finir, voici une courte vidéo qui montre le travail de composition et d’enregistrement mis en oeuvre autour des albums de la collection.
Et chez les autres libraires musicaux ?
D’autres librairies musicales comme Cezame Music Agency, Universal Production Music (Ex. Koka Media), Vox Terrae ou encore UBM sont aussi disponibles sur les plateformes de streaming les plus populaires mais les albums publiés sont plus difficiles à trouver. Une astuce sur Spotify consiste à faire une recherche sous la forme label:cezame pour trouver, par exemple, tous les albums de Cezame Music Agency. Si le nom du label comporte des espaces, utilisez la forme label: »Vox Terrae ».
Je suis tombé également sur Brian Bennet en voyageant dans Spotify c’est excellent. Je cherchais une sorte de jazz fusion qui se rapproche de Donald Byrd et en trouvant ces musiques de KPM j’ai l’impression d’avoir trouver une mine d’or avec de nombreuses pépites. Merci à vous de m’avoir expliqué la signification de KPM.