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Studio sac à dos par Bénédicte Schmitt : un voyage sonore au pays du live

Studio sac à dos par Bénédicte Schmitt : un voyage sonore au pays du live

Bénédicte Schmitt est une ingénieure du son et une réalisatrice reconnue, c’est indiscutable tant on peut retrouver sa signature sur un grand nombre des albums les plus importants produits ces 20 dernières années. Mais Bénédicte est aussi la productrice du projet Studio sac à dos, un peu plus confidentiel, il lui permet de voyager régulièrement vers des destinations où une scène et un public sont toujours présents, afin de capter les moments délicats et subtils de la vie des artistes en live.

Seule avec son micro et son enregistreur portable, elle capture tous les petits moments qui entourent un live : les balances, les rires en backstage, les émotions du public, les commentaires entre les chansons et quelques interviews d’artistes toujours ponctués de sons « vivants ». Autant de pépites jubilatoires qui nous offrent une manière différente de voir les concerts, loin des lives calibrés puis enregistrés que nous connaissons bien, à la manière des making of comme savait si bien nous gratifier Taratata, il y a quelques années.

Bénédicte nous emmène en résidence de création avec Vincent Delerm ou encore assister au retour sur scène après la crise du COVID de Ian Caulfield et de ses amis. C’est à chaque fois réjouissant de pouvoir prendre part à l’excitation pré scène des artistes et ça fait chaud au coeur de pouvoir toucher du doigt leur bonne humeur, toujours le mot pour rire et l’esprit d’équipe.

 

 

Les prises de son sont brut et le montage fait la part belle aux « accidents » pour nous proposer une vision aussi humaine qu’imparfaite de ce qui se passe dans la pénombre des salles de concert, quand les musiciens essaient, se trompent et recommencent. On entend de la musique mais toujours par bout, des morceaux de balance puis de concert mais jamais de chanson en entier car ça n’est pas le propos de Studio sac à dos. Et puis leur musique, vous pouvez le retrouver facilement sur les plateformes de streaming alors autant faire de la place dans ces enregistrements à tout ce que l’on entend pas d’habitude !

J’apporterai donc une mention toute particulière au montage sonore qui fluidifie l’écoute, la narration est construite et bien structurée, les espaces sonores bien restitués. Parfois réverbérés, parfois secs, nous imaginons la déambulation de Bénédicte, de la rue à la scène, en passant par les loges, on s’y croirait. On imagine le nombre de coups de ciseaux (virtuels) que de tels montages ont pu nécessiter et c’est là que le talent de l’ingénieur du son et de la réalisatrice musicale se remarquent le plus. Je ne suis pas certain qu’un journaliste reporter sonore aurait eu la même finesse d’appréciation de ce qu’il fallait conserver ou retirer dans ce qui doit resembler à des heures de rushs interminables. Pour bien restituer ces moments uniques, il faut bien connaître ces moments uniques, les avoir pratiqués soi-même.

 

 

On notera aussi la participation de Bénédicte à la création du making of de l’enregistrement de la bande originale du film Kaamelott volet 1 de Alexandre Astier. Elle a pris son sac à dos pour se rendre à Lyon et passer plusieurs jours avec l’Orchestre National de Lyon et capter la vie autour de l’enregistrement. Un vinyle transparent, fruit de ces moments exceptionnels, est présent dans le coffret collector édité par Deutsche Grammophon sous le nom de Kaamelott Sessions. Dommage que cet enregistrement ne soit pas disponible indépendamment du coffret collector qui lui, n’est plus disponible à la vente à ce jour.

Je ne peux donc que vous conseiller de foncer écouter les sessions de Studio sac à dos sur Soundcloud, le voyage sonore risque de vous dépayser !

 

Lost Satellite, le son californien venu d’Europe

Lost Satellite, le son californien venu d’Europe

Le son est sombre, la voix profonde et alanguie, il suffit de trois notes de guitare pour installer la nostalgie. De ces  nostalgies incertaines, en déséquilibre, qui sortent tout doucement du brouillard. On voit le passé, nos souvenirs sont là, devant, nous, des figures oubliées défilent comme autant de spectres que nous étions soulagés d’avoir oublié. Mais il nous est impossible de déterminer la toxicité de ces réminiscences… à quel point sont-elles vénéneuses ?
La chanson se termine et le silence nous sort, soulagés, de notre songe.

Inutile donc d’insister sur le pouvoir évocateur des premiers titres présentés par Lost Satellite. Alex, le chanteur et auteur / compositeur du groupe n’en est pas à son coup d’essai, il a déjà produit plusieurs opus avec différents groupes français avant de s’installer à Séville et de fonder Lost Satellite il y a près de deux ans. C’est donc un groupe mature et à l’esthétique bien trempée qui présente ses nouvelles compositions.

Mais la présentation ne serait pas complète sans préciser que ce nouvel album est le fruit d’une rencontre musicale entre le groupe et le producteur californien Alain Johannes qui est connu pour ses collaborations avec Queens of the Stone Age, Dave Grohl ou encore Arctic Monkeys pour ne citer qu’eux. Alex a donc écrit et composé et Alain a produit, mixé et joué une partie des guitares. Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans les deux premiers titres disponibles des accents de tout ce qu’on adore, je cite pèle-mêle : les desert sessions de Josh Home, les guitares lourdes de Queens of the Stone Age, le côté planant d’un Chris Cornell (RIP) ou encore le lyrisme et la douceur de la voir de Tom Barman sur Keep You Close de Deus.

 

 

L’album n’est pas encore sorti mais les deux titrés disponibles en teasing nous mettent déjà en appétit pour la sortie prévue le 10 septembre 2021. Afin de patienter, vous pouvez donc retrouver les titres The Way We Feel et Don’t Go Away sur vos plateformes de streaming préférées. Et si vous êtes plutôt visuels, le clip de The Way We Feel est disponible sur Youtube ainsi que celui de No Fun, cover des Stooges aux images psyché du meilleur effet.

 

 

 

 

Retrouvez Lost Satellite sur Facebook et Instagram : @lostsatelliteofficial

Retrouvez Panda Dub à l’Afterwork Online Festival

Retrouvez Panda Dub à l’Afterwork Online Festival

Panda Dub est un musicien électronique français, actif depuis 2007. Il s’est fait connaître, dans un premier temps, sur le web et il est logique qu’il retourne à ses origines lorsqu’il s’agit de participer à un festival en ligne : l’Afterwork Online Festival. La prestation que nous vous proposons aujourd’hui date du 9 mai et elle a été regardée par près de 130 000 personnes à l’heure où nous écrivons ces lignes !
Quel artiste peut revendiquer avoir pu réaliser une performance live devant 130 000 spectateurs ? C’est la magie du web, même si ce concert peut ressembler à une performance enregistrée, l’énergie du live est bien présente et les commentaires de l’artiste apportent cette touche de proximité qui manque souvent au web.

 

 

Vous pouvez retrouver toutes les prestations de musiciens électroniques présents pour l’Afterwork Online Festival sur leur page Youtube. Beaucoup de Dub, Step et R&B. Ce type de démarche tente de rapprocher les artistes de leur public dans cette période post confinement où les salles de concert n’ont pas réouvert et les festival de plein air sont eux aussi massivement annulés jusqu’à l’automne. Espérons que cette période noire pour la culture et plus spécifiquement pour le spectacle vivant ne durera pas au delà de l’automne…

 

Mathieu Chedid a été très actif pendant le confinement, on vous dit comment

Mathieu Chedid a été très actif pendant le confinement, on vous dit comment

Tout le monde le sait à présent, le confinement a été une période difficile à vivre pour tous Empêchés d’activité professionnelle, cette période a été plus difficile pour certains que pour d’autres. Les métiers artistiques entrent dans cette catégorie où la frontière entre métier et art de vivre (sans jeu de mot) est extrêmement floue. Il est donc inenvisageable, pour les artistes, de cesser de pratiquer leur art. Mais pour ceux qui pratiquent un art vivant, la pratique, seul confiné à la maison, est difficile voire impossible. Chacun se débrouille donc comme il peut.

Mathieu Chedid a donc décidé de faire autant de musique qu’il peut et de la partager le plus largement possible. Il a réalisé une bonne quantité de concerts en ligne sur Youtube qui s’adressent au plus grand nombre avec même une session dédiée aux enfants. Voici quelques unes de ces prestations.

 

 

 

 

Et le spécial enfants :

 

 

Vous pourrez constater que dans chacun de ces concerts, c’est la générosité et la convivialité qui sont la priorité de Mathieu Chedid. Il alterne ses propres chansons avec des reprises toutes aussi originales les unes que les autres. Ces concerts à la maison sont une manière originale de découvrir ou de redécouvrir un artiste, de manière sensible, loin du formatage des enregistrement de studio ou des live bien huilés. Ici, les erreurs et les hésitations apportent de l’humanité et donnent ce supplément d’âme aux lives, à contrepied des obsessions habituelles de l’industrie musicale qui aseptise tout.

 

Des sessions de studio pédagogiques

Mais Mathieu Chedid ne s’est pas arrêté là et a aussi proposé une session originale où il crée avec les internautes des chansons dans son studio et décompose la prise de son de chacun des instruments. C’est une manière d’entrer dans l’intimité de l’artiste et de comprendre un peu mieux les mécanismes de sa créativité. Il est passionnant d’écouter Mathieu Chedid travailler et expliquer ses choix. Mathieu propose même d’envoyer les multipistes de cette session à ceux que cela intéresse afin qu’ils les prolongent ou les remixent selon leur inspiration.

 

 

Pour terminer cet article, je souhaitais partager avec vous la lecture que je viens de faire d’une interview passionnante de Mathieu Chedid et le très regretté Philippe Zdar, parrue en 2018, à l’occasion de la sortie de l’album « Lettre infinie » qu’ils ont co-produit. Ils parlent musique, sens de la vie et soulignent l’importance des relations humaines dans le processus de création musicales. Ce qui nous a cruellement manqué pendant le confinement et finalement ce qui est le ciment d’une création réussie selon eux : la rencontre de l’autre et les émotions partagées. C’est à lire sur le site all.i.c.

 

Voyages électroniques avec Cercle sur Youtube

Voyages électroniques avec Cercle sur Youtube

Cercle est une chaine à part dans la galaxie Youtube car elle privilégie les séquences longues (1 h 30 en moyenne) et les performances live en extérieur là où les youtubers nous ont habitués aux séquences courtes et hyper montées, souvent tournées dans leur salon. Mais ce format original permet aux artistes de prendre le temps d’une expression profonde et introspective, loin des stéréotypes des tubes à 3 minutes 30 calibrés encore aujourd’hui pour une diffusion en radio.

 

Un voyage musical

Cercle parcourt le monde afin d’organiser tous les lundis ce que la chaine appelle très justement les « lundis Cercle ». Il s’agit de transporter un musicien électronique ou un DJ dans un des plus beaux endroits de la planète afin d’en capter la prestation live, avec ou sans public. La beauté architecturale ou naturelle du lieu entre alors en raisonnance avec la musique et lui donne une ampleur que le disque ou la prestation en festival ne peut lui apporter.

À chaque fois, ce sont des DJ et musiciens de renommée internationale qui sont convoqués par Cercle. On retrouve parmi eux : ZHU, HOSH, Lee Burridge, Nicola Cruz, Einmusik, Jonas Saalbach, ARTBAT, FKJ, Fatboy Slim, Carl Cox, etc.

 

Cercle - HVOB Live

 

Des qualités techniques irréprochables

Mais quand il s’agit de musique et d’image, il faut que la qualité technique soit au rendez-vous pour que la sensibilité des prestations soit captée sans altération. Et c’est ce que nous proposent les équipes de Cercle avec un son exceptionnel et des images à couper le souffle. On sent bien ici l’apport considérable des nouvelles technologies qui permettent un enregistrement impeccable de l’audio, que ce soit dans les fjord norvégiens, au bord de la mer à Bali ou encore au beau milieu du plus grand salar du monde à en Bolivie. Les prises de vue bénéficient, quant à elles, de l’apport des reflex numériques, des steady cam légères et des drones preneurs de vue.

 

Une chaine en devenir

La chaine est perpétuellement mis à jour avec de nouvelles vidéos, nous vous recommandons donc chaudement de vous abonner afin de ne pas rater les prochaines sorties. Les lieux des performances sont extrêmement variés et on constate un développement à l’international depuis quelques temps après avoir fait un tour de France dans un grand nombre d’endroits tous plus photogéniques les uns que les autres. Toute cette musique est accessible gratuitement et l’on doit cela à des sponsors renommés qui permettent le financement de ces petits bijoux musicaux.

Voici pour terminer une petite sélection des prestations que nous avons apprécié en prenant le temps de les regarder in extenso !

 

 

 

 

 

 

 

Fatboy Slim à Brighton beach

Mentions spéciale pour la prestation de Fatboy Slim qu’il était tout de même amusant de faire jouer en haut d’une tour à Brighton beach, à l’endroit même où il avait créé l’évènement en organisant un concert sauvage qui restera dans les mémoires et qui a grandement contribué à sa notoriété.

 

 

Ambiance musique de film avec la KPM 1000 Series

Ambiance musique de film avec la KPM 1000 Series

C’est en diggant sans but (pléonasme ?) sur Spotify que je suis tombé par hasard sur l’album Voyage de Brian Benett. J’ai alors découvert un univers qui ma été familier dès les premières notes tant il est proche de ceux qui sont développés par Vangelis ou par Air sur leurs albums respectifs. Cet album est sorti en 2010 et il était tout à fait dans l’air du temps à cette époque où le revival 70s était encore vivace en Europe. Mais à la différence des musiciens comme Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin qui n’appartiennent pas à une génération active à cette époque, Brian Benett est musicalement actif depuis les années 50, nous pouvons donc dire qu’il a fait partie des architectes sonores des années 60/70, notamment en participant à l’aventure des Shadows. Pour les connaisseurs, l’empreinte sonore et les compositions de ce groupe British resteront fondamentales pour le rock et la pop mondiale.

 

 

KPM 1000 Series : 1000 albums à son actif !

Satisfait de cette première découverte, j’ai poursuivi mes recherches et je suis tombée sur une série d’albums verts (la pochette !!!) dans laquelle il a produit de multiples opus en marge de ses activités plus médiatiques. Car en effet, Brian Benett et un grand nombre de compositeurs et musiciens anglais, collaborent depuis les années 1830 avec un label nommé KPM Musichouse (les initiales de Keith-Prowse-Maurice) renommé KPM en 2011 par EMI qui l’avait racheté en 1997. L’activité de ce label anglais est quelque peu spécifique dans la mesure où il ne produit que de la musique d’habillage à l’image. Il s’agit d’une librairie musicale où les réalisateurs de cinéma ou de télévision peuvent venir acheter de la musique pour habiller leurs productions en fonction de leurs besoins.

Mais ce n’est pas parce que cette musique a une fonction utilitaire qu’elle est dénuée de qualités. Je peux vous confirmer, après l’écoute d’un certain nombre des albums de la série, qu’il s’agit de compositions, d’interprétations et d’enregistrements d’excellente qualité. Ils n’ont pas le cliquant des productions grand public et sont souvent sans paroles car la musique d’habillage est majoritairement instrumentale. Ce qui se comprend aisément si on considère sa fonction d’intégration aux images.

 

Des musiques pour travailler, se concentrer et se reposer

À la différence des titres tonitruants que la musique commerciale peut nous proposer à l’époque moderne, ces titres ont une valeur historique intéressante car ils sont fortement typés et bien ancrés dans leurs époques respectives de production. Mais de surcroît, il s’agit de musiques reposantes, de longues plages musicales que l’on pourrait qualifier de musique d’ascenseur, sans que cela ne soit aucunement péjoratif. Bref, si vous ne l’aviez pas encore compris, cette collection mérite réellement votre attention tant l’écoute est réjouissante. Vous devriez tout à fait trouver chaussure à votre pied ou disque à votre oreille car cette librairie compte aujourd’hui pas moins de 1000 albums publiés, dans des genres extrêmement variés !

Mais toutes ces considérations n’ont un intérêt que si vous pouvez avoir accès à cette librairie musicale et c’est aujourd’hui le cas car l’intégralité des albums a été publiée sur les grandes plateformes de streaming que nous utilisons communément. Que vous utilisiez Spotify, Apple Music, Youtube Play ou Deezer, vous pourrez retrouver l’intégralité des 1000 albums dans leur catalogue.

 

 

Et pour finir, voici une courte vidéo qui montre le travail de composition et d’enregistrement mis en oeuvre autour des albums de la collection.

 

 

 

Et chez les autres libraires musicaux ?

D’autres librairies musicales comme Cezame Music Agency, Universal Production Music (Ex. Koka Media), Vox Terrae ou encore UBM sont aussi disponibles sur les plateformes de streaming les plus populaires mais les albums publiés sont plus difficiles à trouver. Une astuce sur Spotify consiste à faire une recherche sous la forme label:cezame pour trouver, par exemple, tous les albums de Cezame Music Agency. Si le nom du label comporte des espaces, utilisez la forme label: »Vox Terrae ».

 

5h30 en compagnie de Bruce Springsteen dans une émission diffusée gratuitement

5h30 en compagnie de Bruce Springsteen dans une émission diffusée gratuitement

Le confinement devient une réalité aux États-Unis et même les stars, habituées à une vie hyperactive, se retrouvent quelque peu désoeuvrées. Il faut donc occuper le temps comme on peut, mais c’est aussi l’occasion pour certains de faire preuve de générosité, même si l’artiste qui nous occupe n’a pas attendu le confinement pour être généreux, loin de là ! En effet, Bruce Springsteen est connu depuis bien longtemps pour ses multiples engagements caritatifs.
Mais c’est aujourd’hui dans le domaine artistique que s’exprime de nouveau sa générosité car il nous propose de passer 5h30 en sa compagnie dans une émission diffusée sur SiriusXM. Bruce est confiné chez lui, son émission s’appelle donc « Bruce Springsteen from his home to yours » (Bruce Springsteen pour vous depuis sa maison). Le show est disponible sur la chaine bien nommée E Street Radio et la gratuité de l’émission sur SiriusXm, réseau payant, est exceptionnelle.

 

Bruce Springsteen

 

L’émission consiste en un enchainement de commentaires personnels sur les titres diffusés et savamment choisis par le Boss. Les titres Gospell, Folk, Pop ou RnB alternent donc dans cette émission très confidentielle au ton calme et nonchalant. Cela n’est pas sans nous rappeler les longues plages musicales commentées en voiceover dont les radios pirates avaient le secret dans les années 70/80. La référence au sublime film Good Morning England sorti en 2009 est évidente. Et comme vous avez le temps, nous vous invitons à le voir ou le revoir tellement les répliques des animateurs y sont jouissives !

 

Écouter l’émission sur SiriusXM

 

 

La playlist de 6 Underground, le dernier blockbuster signé Michael Bay, à voir sur Netflix

La playlist de 6 Underground, le dernier blockbuster signé Michael Bay, à voir sur Netflix

Si vous êtes abonné à Netflix, il vous aura certainement été difficile de passer à côté de sa dernière superproduction sortie le 13 décembre 2019 intitulée 6 Underground et réalisée par Michael Bay. Dans ce film, ça explose dans tous les sens, les voitures et les hélicoptères s’entrechoquent et les personnages sont plus occupés à vider des chargeurs qu’à discuter de leur condition d’être humain sur cette planète. Bref, il me semble avoir simplement décrit ce qui caractérise la plupart des superproductions… Mais le film est divertissant malgré quelques incohérences de scénario.

En revanche, si vous l’avez déjà vu, vous n’aurez pas pu passer à côté de la bande son car elle recèle quelques perles comme le sublime Dig Down de Muse ou encore l’explosif Blah Blah Blah de Armin van Buuren. Voici donc un petit retour sur les titres qui nous ont le plus marqué dans cette BO :

Blah Blah Blah de Armin van Buuren et Dmitriy Mityukhin

 

Dig Down de Muse

 

The Fear de The Score

 

Run de AWOLNATION

 

Wannabe des Spice Girls (pour la blague !)

 

Club Foot de Kasabian

 

To see Ninja de Bobsan

 

Et voici la playlist complète disponible sur Spotify :

 

 

Et vous ? dites nous dans les commentaires le titre que vous avez préféré !

Mon voisin, Véronique Sanson – Une chanson obsessionnelle

Mon voisin, Véronique Sanson – Une chanson obsessionnelle

Je l’ai écoutée, réécoutée, c’en est même devenu obsessionnel, la reprenant au piano, en karaoke, ou mois heureusement accompagné d’un pianiste improvisé… Mon voisin de Véronique Sanson est une chanson qui aura compté pour moi. Au point que je semble avoir transmis le virus à mes filles !

Mais ce n’est pas ce caractère obsessionnel très personnel qui explique mon choix de vous parler de cette chanson aujourd’hui. Plus que les autres titres présents sur l’album Sans regrets réalisé par Véronique Sanson en 1992, Mon voisin est un titre singulier.

 

Écrite pour Isabelle de Funès

Il a en effet été écrit en 1968 pour figurer sur un 45 tours de Isabelle de Funès (nièce d’un acteur comique que vous connaissez bien) par Violaine et Véronique Sanson, anciennes membre du groupe Les Roche Martin qu’elles composaient avec François Bernheim. Il s’agit donc d’une chanson de commande, écrite à une époque où toutes les jeunes starlettes qui avaient les moyens de se trouver un producteur sortaient un 45 tour, manière de s’essayer à la chanson sans prendre trop de risque (l’exercice consistait la plupart du temps à interpréter 4 chansons en vitesse devant un micro, souvent en un après-midi, puis de retourner à leur vie mondaine, comme si de rien était). On a ainsi vu des comédiennes comme Mireille Darc interpréter des chansons aussi improbables que Hélicoptère (chanson que l’on doit à Serge Gainsbourg, à l’époque où il était esclave d’une production massive de chansons nécessaire à subvenir à ses besoins).

Et cette interprétation fine et sensible de Isabelle de Funès donna lieu à un clip, dans une ambiance bon enfant, très nouvelle vague, je vous laisse le plaisir de la découverte.

 

Mais cette interprétation ne semble pas avoir réellement marqué les mémoires car cette chansons n’est même pas disponible aujourd’hui sur Spotify ou sur les autres catalogues de streaming. Serait-elle donc tombée aux oubliettes ?

 

Du neuf avec du vieux

Eh bien non, car l’histoire ne s’arrête pas là. Véronique Sanson décide de la reprendre en 1992 sur son album Sans regrets. La production de ce dernier par bernard Saint-Paul, son complice de toujours, a été quelque peu compliquée par le fait que Véronique ne travaille jamais beaucoup avant d’enregistrer et qu’elle est cette fois-ci à cours de chansons, « en panne d’inspiration ». Il convient donc de faire les « fonds de tiroir » pour trouver des titres à interpréter, même si le jeu consiste à voyager dans le passé ou même à fabriquer du neuf avec du vieux. Autant pouvons-nous voir l’utilisation de Mon voisin comme une réhabilitation heureuse d’une chanson passée et qui n’a pas eu le succès qu’elle méritait, autant Rien que de l’eau, chanson présente sur le même album, est une re-fabrication à partir d’une chanson de Bernard Swell intitulée initialement I wanna know, il s’agit donc de retaper un vieux tube avec de nouvelle paroles pour faire une nouvelle chanson.
Mais bien que ce procédé semble peu orthodoxe aux yeux des puristes qui adulent les chansons originales, pour leur statut de créations ex-nihilo, il n’a pas empêché un succès national massif à Rien que de l’eau que Véronique Sanson et Paul Personne reprenaient, comme dans une spirale perpétuelle, en 2013 sur le plateau de Taratata. Les méthodes de création, et j’en suis bien convaincu, n’ont que peu de rapport avec le succès d’une oeuvre, sinon ce serait trop simple…

Et c’est ainsi que Mon voisin est repris par une de ses créatrices sur un album original qui contient plusieurs autres chefs-d’oeuvre (Sans regrets, Rien que de l’eau ou encore Panne de coeur). On retrouvera d’ailleurs sur cet album un autre titre interprété à l’époque par Isabelle de Funès sur un 45 tour, il s’agit du vénéneux Une odeur de neige (1969).

 

De la bossa-nova à la pop

Sur le plan musical, Mon voisin est une chansons bien ancrée dans son époque, la fin des années 60 est rythmée par la bossa-nova et plus précisément par les tubes de Astrud Gilberto (Girl from Ipanema, 1964). Et ce n’est pas forcément audible de prime abord sur la version de 1992 dont l’arrangement est très binaire mais l’écriture de Mon voisin est très proche de la bossa-nova, qu’il s’agisse du rythme des paroles ou des enchainements harmoniques, vous l’aurez constaté à l’écoute de la version de 1968. Et c’est là la magie de l’arrangement et de la réinterprétation, la version de 1992 nous propose une chanson pop bien ancrée dans son époque, les couplets 2 et 3 ont même été inversés ainsi que les paroles « Ils sont rentrés, ses parents il doit les aimer » remplacées par « Ils sont rentrés, j’entends du bruit dans l’escalier ». Ces légers changements permettent, tout en maintenant le caractère énigmatique des paroles, de réaliser un clip au sens tout à fait différent.

 

Et comme vous pouvez le constater, cette chanson est alors devenue moderne et parfaitement intégrée à l’esthétique de l’album, aux côtés de titres beaucoup plus récents et on ne voit pourtant aucune différence. C’est certainement là l’apanage d’une grande chanson.

 

En duo

Une dernière remarque pour terminer, il semble qu’il ait été difficile de choisir entre les deux versions enregistrées pendant les prises de son car une seconde version est présente à la fin de l’album avec un arrangement plus jazz, intégrant des sons de synthé très 90’s, à la façon de ce que peut proposer Bob James à la même époque. Et c’est cette dernière version que Véronique Sanson interprétera en live avec Yves Duteil sur son album Sanson comme ils l’imaginent. C’est dire à quel point la vie de cette chanson est riche, et ce n’est certainement pas terminé !

Strict Machine, Goldfrapp – Le SM n’est peut-être pas très loin

Strict Machine, Goldfrapp – Le SM n’est peut-être pas très loin

 

Goldfrapp est un groupe de pop atypique dans la scène musicale britannique. Composé de Alison Goldfrapp qui en est la chanteuse et de Will Gregory, producteur et clavieriste, le groupe ne fait rien comme les autres : il enregistre ses deux premiers albums seul dans un bungalow près de la ville de Bath en Angleterre, il provoque sexuellement sur scène ou dans ses clips et il se sépare de son label d’origine pour mieux y revenir ensuite. On doit certainement cette identité iconoclaste à la chanteuse qui parquait déjà un caractère provocateur dans son adolescence, notamment en faisant usage de drogues.

La chanson Strict Machine est issue de l’album Black Cherry, second album du groupe, sorti en 2003. Autant le premier album intitulé Felt Mountain était calme et mélancolique, autant ce second opus est rythmé et electro. Et nous entendons la provocation identitaire du groupe jusque dans la musique, Le son de caisse claire qui rythme la musique ressemble furieusement au bruit d’une cravache qui claque. L’imaginaire du SM ne serait-il donc pas très éloigné ? Tout porte à le croire car la chanteuse n’a pas hésité sur cette tournée à se présenter sur scène en mini-short, affublé d’une queue de cheval (non, il ne s’agit pas de cheveux, mais plutôt de chevaux). C’est donc bien le short qui est affublé d’une queue de cheval et non la chanteuse…

Je vous laisse donc découvrir la chanson et imaginer ce qui vous fera plaisir à l’écoute de ces coups … de cravache !

 

PS : en matière de subversion et de suggestivité sexuelle, c’est le clip du titre Train, lui aussi issu de l’album Black Cherry, qui remporte la palme car là, tout est équivoque sur le plan visuel. Et pourtant, la musique l’est moins que dans la chanson Strict Machine.