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Roxanne, Police – Paris et ses prostituées ont inspiré une bien belle chanson

Roxanne, Police – Paris et ses prostituées ont inspiré une bien belle chanson

 

 

 

Quand il s’agit des paroles, on constate souvent que les grands auteurs bénéficient de circonstances particulières pour être inspirés. Et c’est bel et bien ce qui est arrivé à Sting pour Roxanne. Je m’explique : nous sommes en octobre 1977, le groupe police se produit au Nashville club à Paris et loge dans un hotel bas de gamme, comme la capitale sait si bien en faire. Sting voit dans la rue, à proximité de son hotel, les prostituées qui se promènent et entrent avec leurs clients dans les maisons closes qui signalent leur présence sur la rue par des lanternes rouges. Il ne manquait à cela que le nom de Roxanne, trouvé sur une affiche de la pièce Cyrano de Bergerac visible dans le foyer de son hotel, pour que Sting dispose de tous les éléments pour écrire une chanson mythique.

Mais la légende ne s’arrête pas là car, comme souvent avec les oeuvre marquantes, cette chanson n’aurait pas dû voir le jour. C’est Stewart Copeland qui composait la majorité des chansons du groupe, et il refusait régulièrement les chansons de Sting. Le groupe bénéficiait d’un succès d’estime auprès des amateurs de musique et ne parvenait pas à percer auprès du grand public. Le trio méritait donc un changement de direction afin de rencontrer enfin le succès. C’est ce qui survenu lors d’une rencontre avec Miles Copeland, frère de Stewart mais aussi producteur de groupes. Voici à quoi a dû ressembler la discussion qui permettra à Roxanne de devenir un tube. Miles était venu rencontrer le groupe pour écouter ses nouvelles compositions et déterminer celles qui devaient figurer sur leur prochain disque (merci à Wikipedia pour la source de ce dialogue hors du commun) :

  • Miles vient donc les voir, les écoute, puis dit clairement : « Ça ne se vendra pas les gars… »
  • Là-dessus, l’ingénieur du son lance : « Jouez-lui la chanson de Sting »,
  • Miles : « Oui, allez-y, je suis venu pour écouter ce que vous jouez…Alors jouez moi cette chanson… »,
  • Stewart : « Si t’as pas aimé les autres, c’est pas la peine d’écouter celle-là, c’est une chanson d’amour, c’est pas très punk »
  • Miles : « Envoyez, on verra… »

Police s’exécuta… Miles : « Putain, c’est un tube, les gars, je vous prends ! »

 

Dernière anecdote qui vaut son pesant de cacahuètes : l’accord de piano entendu au début de la chanson ainsi que les rires de Sting sont un accident ! En effet, lors de la prise de son qui eut lieu après une nuit blanche de travail, Sting, fatigué, s’appuya accidentellement sur le clavier d’un piano dont il pensait le couvercle fermé et qui se trouvait dans la cabine de prise de son. Cet incident ayant eu lieu pendant qu’il écoutait l’introduction de la chanson, juste avant de chanter lui même et micro grand ouvert, l’enregistrement de l’évènement atterrit sur les bandes. Trouvant ces sons appropriés à agrémenter l’introduction de la chanson, le groupe décida de les conserver au mixage. C’est ainsi que le monde entier écoute cet accord dissonant depuis près de 40 ans quand il joue la chanson !

Cet incident n’a pas empêché la chanson de devenir un succès planétaire et, encore selon Wikipedia, la France serait un des pays où elle a le mieux fonctionné à sa sortie, avec 4 places de plus qu’en Angleterre au classement. Peut-être que ce titre français n’est pas étranger à cette réussite hexagonale ?

 

 

Fruitflies, Gabriel Garzón-Montano – Impossible de retrouver le chemin de la maison…

Fruitflies, Gabriel Garzón-Montano – Impossible de retrouver le chemin de la maison…


En trois notes, l’ambiance est posée. C’est oppressant, planant. On ressent puissamment la gène que Gabriel essaie de nous transmettre. Cette chansons n’est pourtant pas triste, mais elle nous invite dans un univers poétique… magnétique.
Gabriel Garzón-Montano s’est fait connaître en assurant les premières parties d’une tournée européenne de Lenny Kravitz, il a ensuite été samplé par Drake sur un titre qui a remporté un Grammy Award. On peut aussi remarquer le chanteur au détour d’une vidéo Youtube où il interprète le même Fruitflies dans la Maison du Blues de Anaheim, Californie.
On a souvent comparé la musique de Gabriel Garzón-Montano à celle de Frank Ocean. Les ressemblances sont indéniables mais je trouve que l’univers poétique et l’originalité de composition du premier le distancent largement du second que je classerai volontier plus proche du courant R&B. Car, en plus du R&B, Gabriel Garzón-Montano revendique des influences dans les courants soul et funk, notamment Stevie Wonder.

Je vous recommande aussi vivement les autres titres de son album Jardin sorti en 2017, tout est bon à écouter ! Je souhaitais décerner une mention particulière à la qualité des sons et à la finesse des mixs, nottament sur les composites de voix qui sont extrêmement justes.

Vous retrouvez peut-être le chemin de la maison (indice : paroles de Fruitflies) après avoir écouté cet album !

Tapis volant 1, M (Mathieu Chedid) – C’est sympa aussi une chanson sans paroles

Tapis volant 1, M (Mathieu Chedid) – C’est sympa aussi une chanson sans paroles

La formule qui consiste à parler de « chansons sans paroles » peut semble curieuse, mais c’est pourtant bien ce que nous offre Mathieu Chedid dans son album Labo -M-. En effet, ce disque atypique est une sorte de disque d’ambiance, en tous les cas il emmène en voyage. Il est composé de versions démo de chansons parues dans ses albums précédents, de jams endiablées et de collages sonores du plus bel effet. Vous reconnaîtrez certainement quelques-uns des tubes du chanteur, c’est assez facile, même si les paroles ne sont que suggérées, voire fredonnées.

Je décerne une mention particulière aux collages sonores qui habillent certains titre enregistrés sur un 4 piste plein de souffle : les bruits d’insertion de cassettes et de touches de magnétophone nous replongent dans les conditions de l’enregistrement. Voire dans la chambre de bonne ou les prises de son semblent avoir été réalisées ?

Ce sont certainement tous ces atypismes qui font de cet album un disque classé dans la musique indépendante plutôt que dans la pop/rock habituelle de l’artiste. Un album nommé La BO2 -M- est sorti en 2015, il se présente comme une suite de Labo -M-. Ce nouvel opus est l’occasion pour l’artiste de nous gratifier d’une première piste de 29 minutes où il raconte un rêve. Je trouve cet album un peu moins intéressant car moins singulier mais il vaut tout de même le détour. Alors bon voyage !

Such a shame, Talk Talk – Le top des années 80

Such a shame, Talk Talk – Le top des années 80


J’ai dû écouter cette chanson plus d’une centaine de fois, ses riffs entêtants, cette odeur de sueur…

Nous sommes en 1983 et Mark Hollis compose cette chanson pour son groupe, Talk Talk, un an avant la sortie de l’album qui l’accueillera. C’est tout de suite un hit partout en Europe, la chanson battant des records de durabilité dans les classements de plusieurs pays dont la France. Cette chanson est inspirée par le roman de Luke Rhinhart intitulé L’Homme-dé. Elle bénéficiera d’une version longue tout aussi intéressante car plus déconstruite parue en 1998 sur la compilation Asides And Besides.

Je vous invite à rechercher les cover réalisés par des artistes connus sur ce titre, notamment celui de An Pierlé car il proposent des interprétations originales et sensibles qui rendent réellement hommage à la qualité de la composition. Mais c’est sans compter sur la version survoltée que nous a proposé au festival de jazz de Montreux en 1986. J’ai rarement vu une telle énergie déployée sur scène, au point, fait rare, que je partage avec vous la vidéo de ce moment magique !

Le Köln Concert de Keith Jarrett n’aurait jamais dû exister…

Le Köln Concert de Keith Jarrett n’aurait jamais dû exister…

Nous sommes le 24 janvier 1975, Keith Jarrett est à Cologne pour un concert programmé à l’opéra de la ville. Il est très fatigué après un transfert depuis Zurich par la route où il se trouvait quelques jours plus tôt pour un autre concert de sa tournée européenne. Cela fait plusieurs nuits qu’il dort mal et son dos le fait souffrir. Nous pouvons aisément considérer qu’il s’agit de conditions idéales pour un concert, seul sur scène de surcroît !
Mais ce n’est pas tout car les éléments sont en plus contre lui, je vous explique. Un problème d’organisation de l’équipe technique de l’opéra de Cologne n’a pas permis à Keith Jarrett de dispose du piano grand queue Bösendorfer 290 qu’il avait demandé. Un piano de même marque, mais plus petit, trône sur scène et celui-ci manque de graves pour restituer pleinement la musique improvisée du maître, de plus, la pédale de sustain ne fonctionne pas convenablement. Il hésite donc lourdement à se produire sur scène mais la salle est déjà comble (1400 places vendues ce soir-là) à 23h30, heure tardive pour démarrer un concert. L’opéra de Cologne n’avait pas trouvé d’autre disponibilité pour programme ce concert qui suivait la représentation d’un opéra plus tôt dans la soirée. Pour parachever le tôt, le pianiste se rend dans un restaurant italien avant de monter sur scène, mais celui-ci tarde tellement à le servir qu’il n’a pas le temps de finir son repas et doit quitter précipitamment sa table pour monter sur scène…

Les charges qui pèsent sur l’organisation de ce concert sont donc tellement lourdes qu’un pianiste « normal » aurait certainement annulé. Keith Jarrett monte donc sur scène sans bien savoir ce qui va se passer, piano à peine accordé, mal au dos, pas assez dormis, pas assez mangé. Que va-t-il donc bien pouvoir jour dans cet état ?
Vous connaissez peut-être déjà la réponse car l’album Köln Concert est un best seller du jazz et l’album le plus vendu dans la très étroite catégorie du piano improvisé (3,5 millions d’exemplaires). Il débute le concert ainsi : sol, ré, do, sol, la. C’est 5 notes ne sont autres que la mélodie de la sonnerie qui marque les débuts de représentation à l’opéra de Cologne ! On entend même le public rire au début de l’enregistrement car il fait directement l’analogie avec la sonnerie. Nous sommes alors partis pour 26 minutes d’improvisation autour de cette courte mélodie, chaque minute est plus créative que la précédente, c’est un plaisir ininterrompu.

La musique est limpide, cristalline, elle a même permis à des millions de néophytes de découvrir l’improvisation dans le jazz, c’est certainement ce qui rend cette pièce inestimable aux yeux du plus grand nombre !

La femme d’argent, Air – Cool et détendu !

La femme d’argent, Air – Cool et détendu !

La femme d’argent est un titre issu du premier album du groupe de musique électronique Air, il est daté de 1998. Les français ont longtemps pensé que le groupe Air était américain. C’est bien évidement dû à la sonorité particulière de leurs morceaux mais aussi à cause du positionnement très 60’s / 70’s de leur musique, en plus, ils ne chantent quasiment jamais en français (on se souvient tout de même du fameux « Le soleil est près de moi »).
L’album La femme d’argent est donc un festival de synthés vintage, le plus souvent joués dans leur version originale, car Jean-Benoît Dunkel et Nicolas Godin, dandys à la française, sont des esthètes et des collectionneurs. Ils disposent d’une impressionnante collection de machines vintage à faire de la musique, du vocodeur Roland au Fender Rhodes, en passant par un piano Pleyel « dans son jus » (on peut l’entendre sur le titre Talkie Walkie issu de l’album éponyme).
Je vous laisse donc découvrir ce titre, ainsi que les autres qui composent cet album. C’est l’occasion d’un moment de douceur et de sérénité que je vous laisse profiter !

The Chain, Fleetwood Mac – On entend bien le vague à l’âme dans la musique

The Chain, Fleetwood Mac – On entend bien le vague à l’âme dans la musique


C’est dans son onzième album nommé Rumours et daté de 1977 que le groupe anglais Fleetwood Mac nous fait ce beau cadeau qu’est The Chain. Ce n’est certes pas le titre le plus connu de l’album mais j’essaie à chaque fois de vous proposer des petites pépites un peu moins connues.

Toujours très marquée par les sonorités caractéristiques du courant hippie, le groupe nous propose un titre emprunt d’un certain vague à l’âme, en effet, les membres du groupe sont en proies à divers problèmes personnels lors de leur entrée en studio. C’est certainement cette ambiance morose qui a permis à ce superbe The Chain d’éclore.

je vous recommande l’écoute intégrale de la version Deluxe, facile disponible sur le net car elle recelle un grand nombre de version live, maquettes et autres jams qui valent le détour !

Layla, Eric Clapton – Un amour impossible

Layla, Eric Clapton – Un amour impossible

Eric Clapton écrit cette chanson en 1970 pour son groupe de l’époque : Derek and the Dominos. Elle raconte l’histoire d’un amour impossible, inspirée d’un compte arabe intitulé Majnoun et Leila. Le déjà célèbre chanteur utilise à l’époque le conte comme prétexte pour raconter son amour impossible pour la femme de Georges Harrison. Et oui, le monde de la musique est tout petit !

Je vous propose ici la version issue de l’album Unplugged de Eric Clapton daté de 1992. Nous pouvons y entendre une version acoustique qui contraste fortement avec la version originale qui était électrique et au tempo beaucoup plus rapide. Cette version nonchalante cadre bien avec l’ambiance décontractée et teinté de mélancolie du Clapton des années 1990. On remarquera aussi ce fameux style façon cercle des poètes disparus, Clapton se rêvait certainement en prof de fac à cette époque ! C’est d’ailleurs un artiste qui a toujours soigné son style vestimentaire qui n’a cessé d’évoluer au fil des années.

Et vous ? Vous y pensez aussi à vos amours contrariés quand vous écoutez cette chanson ?

Eric Clapton

Teardrop, Massive Attack – Tripop première classe

Teardrop, Massive Attack – Tripop première classe

 

Sur cet album majeur du courant tripop, Massive Attack nous livre en fait 11 hits, pas un de moins. Chaque titre est plus mythique que le précédent. Je me risquerai même à écrire qu’ils sont ancrés profondément dans nos oreilles, à tel point qu’ils ont façonné l’empreinte sonore d’une génération toute entière. Il y a eu une sorte d’avant et après Mezzanine (1998).

Je l’ai donc expliqué aussi poliment que possible : nous avons entendu et réentendus ces titres jusqu’à épuisement, au point qu’ils font aujourd’hui partie de nous-même. Pas un reportage télé, pas une série (Teardrop est, par exemple, le générique US de Dr House) sans un emprunt musical à cet album ou du moins celui d’une empreinte sonore, quand la musique a été réalisée par d’autres. Cette époque faste de la musique électronique s’est poursuivie en 2001 avec le Play de Moby, lui aussi entendu jusqu’à l’écœurement et pourtant c’est toujours aussi bon…

Vous pouvez donc découvrir avec Teardrop l’ambiance parfaite de ces années « fin de siècle » avec un peu de mystère et une forme de mélancolie électronique. Matrix avait même fini par nous convaincre que l’avenir, non content d’être électronique, serait virtuel.

Je vous laisse vous replonger dans vos souvenirs…

We do what we can,  Sheryl Crow – Encore assis au comptoir à cette heure tardive ?

We do what we can, Sheryl Crow – Encore assis au comptoir à cette heure tardive ?

C’est la nuit, le bar de cet hotel où vous restez plutôt qu’aller vous coucher est plongé dans un calme mélancolique et vous entendez cette chanson… Une fille debout à côté du piano tente d’attirer l’attention de tous ces types qui chassent leurs idées noires assis devant leur verre en chantant cette rengaine : elle fait ce qu’elle peut… Et ça vous transperce le coeur, car elle sait exactement ce que vous ressentez à ce moment précis, elle, et sa chanson…

C’est certainement ce que vous auriez pu penser en entendant ce titre tiré du premier album de Sheryl Crow daté de 1993. Elle s’est battue pour devenir une chanteuse de premier plan, après des années à faire la choriste pour les autres. Et cet excellent album est le présage d’un talent qui n’a pas été démenti depuis !

Et vous, vous vous y voyez dans ce bar ?